Finaliste du concours

Guy Brun

de Portage Nouveau-Brunswick

Guy Brun

PARLEZ-NOUS DE VOUS

La photographie a toujours fait partie de ma vie, cela a commencé quand j’étais enfant avec l’appareil photo de mes parents et ça se poursuit aujourd’hui, alors que je suis à la retraite. La photographie de la nature et de la faune me procure beaucoup de satisfaction. Il s’agit en quelque sorte d’un heureux mariage avec mon amour des animaux et des grands espaces. C’est quelque chose que j’ai acquis lorsque j’étais jeune et que je vivais à la campagne.

La photographie permet d’exprimer mes sentiments à l’égard de la faune et de la nature, de capter la beauté et la splendeur du monde ainsi que de la montrer aux autres. Je dois cependant admettre que la plupart des autres genres de photographie m’intéressent toujours énormément.

Je préfère notamment photographier les oiseaux. Je suis aussi membre de l’Association canadienne d’art photographique et un juge certifié par celle‑ci. J’ai été juge dans une centaine de concours de photographie à l’échelle régionale et nationale. J’ai présenté mon travail dans des expositions de photos et d’autres lieux et j’ai reçu plusieurs prix.

Mis à part la photographie, j’ai eu une longue et fructueuse carrière en sciences de l’environnement. Je suis l’heureux père de trois enfants et grand‑père de six petits‑enfants.

QUEL ÉQUIPEMENT AVEZ-VOUS UTILISÉ POUR PRENDRE CETTE PHOTO?

Une camera Fujifilm XT-2” avec un objectif 18-55mm f2.8 – f4.0 Fujifilm.

QU’EST-CE QUI VOUS A MOTIVÉ À PARTICIPER AU CONCOURS?

C’est à la fois une autre façon pour moi de montrer les conséquences des changements climatiques et de donner la parole aux personnes dont la subsistance a été menacée par cette terrible tempête.

POURQUOI AVEZ-VOUS CHOISI CETTE PHOTO?

J’ai pris cette photo le matin suivant le passage de la tempête tropicale Dorian, l’une des pires à frapper la région dans toute son histoire. À quelques kilomètres de chez moi se trouve Petit‑Cap, une petite communauté de pêcheurs au sud‑est des côtes du Nouveau‑Brunswick. Le village a été durement touché par les fortes marées, les vents extrêmement violents, les pluies abondantes et une onde de tempête, ce qui a provoqué le désamarrage de cinq bateaux de pêche au quai local tôt le matin du 8 septembre 2019. Les bateaux ont été rapidement emportés par la force des vagues et se sont échoués sur la rive.

Un navire a été complètement détruit et les quatre autres ont subi des dommages importants. Évidemment, cela a causé beaucoup d’angoisse aux pêcheurs et à leurs familles, qui étaient en pleine saison de pêche au homard. Il y a également eu de graves dommages à l’intérieur des terres, notamment des dégâts considérables à des maisons, des toits arrachés et des arbres brisés partout. J’ai choisi cette photo pour illustrer la façon dont les conditions météorologiques extrêmes peuvent nuire à la sécurité et à la subsistance des collectivités vivant dans les régions côtières. Les climatologues affirment que ces phénomènes météorologiques ne cesseront d’augmenter en fréquence et en intensité en raison des changements climatiques mondiaux.

Cette photo est à la fois graphique et esthétique. La force destructrice de cette tempête, avec des débris éparpillés partout, témoigne de son immensité. La couleur rougeâtre de l’eau, autrement claire, montre dans quelle mesure les sédiments ont été perturbés. Les nuages sombres et menaçants nous rappellent ce qui s’est passé dans la région quelques heures auparavant. La présence de gens qui examinent les vestiges et la façon dont ils vont traverser cette épreuve sont troublantes. Pour contrebalancer la lourdeur de la scène, il y a une très légère brume dans le ciel (presque imperceptible) émanant des fumoirs à harengs situés un peu plus loin sur la droite.

À QUOI RESSEMBLENT LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA LUTTE CONTRE CEUX-CI DANS VOTRE COLLECTIVITÉ?

Eh bien, la température ambiante dans la région a certainement augmenté au cours des dernières décennies. Les hivers sont beaucoup plus doux. Cet hiver, le détroit de Northumberland n’était pas gelé, ce qui est très rare. L’élévation du niveau de la mer a provoqué une érosion du sol le long d’une grande partie du littoral et des infrastructures ont été mises en place pour remédier au problème et limiter les dégâts causés par les ondes de tempête sur les propriétés privées.

La première et unique éolienne a été construite à proximité il y a quelques années. De plus en plus de voitures écoénergétiques circulent dans la région. Les propriétaires ont profité des subventions gouvernementales pour la rénovation résidentielle afin d’améliorer la conservation de l’énergie domiciliaire. On construit des maisons plus écoénergétiques. Les citoyens ont organisé et formé des associations qui s’occupent de questions de conservation et de protection des bassins hydrographiques, mais il reste tant à faire.

QUEL MESSAGE AIMERIEZ-VOUS TRANSMETTRE AUX DIRIGEANTS MONDIAUX EN PRÉVISION DE LA CONFÉRENCE COP26 CETTE ANNÉE?

Il incombe aux dirigeants mondiaux de faire face à la crise mondiale des changements climatiques. Cela nous touche ou nous touchera tous, quel que soit notre statut social et politique, que nous soyons riches ou pauvres, instruits ou non. Nos enfants et les générations futures en subiront les conséquences en raison de notre incapacité à comprendre la façon dont les écosystèmes de notre planète fonctionnent, et à nous y intéresser, et en raison de notre négligence inhérente à conserver et à protéger tout ce qui est essentiel au maintien de la vie sur Terre, y compris notre propre espèce. La biodiversité de notre planète a déjà subi énormément de dommages. Nous, les humains, sommes responsables de cette situation et il faut agir de façon rapide et décisive avant qu’il ne soit trop tard.